Haïti : former et unir les jeunes femmes pour briser le cycle de la pauvreté

Haïti : former et unir les jeunes femmes pour briser le cycle de la pauvreté
En Haïti, près de 30% des femmes ont eu leur premier enfant avant 20 ans. Une partie d’entre elles se retrouvent seules et sans ressources et 34% déclarent subir des violences conjugales (UNFPA). Avec nos partenaires, nous accompagnons ces femmes pour briser leur isolement et vers un revenu décent.
Plusieurs facteurs expliquent les innombrables grossesse précoces en Haïti. Un contexte de chaos politique et de violences, l’absence d'éducation sexuelle au sein des écoles, le tabou autour de la sexualité mais, surtout, une masculinité toxique qui gagne du terrain ces dernières années par la banalisation de normes qui légitiment la domination masculine amplifiée dans un contexte de crise et d’insécurité. Tout cela augmente le risque de rapports non consentis, d’"échanges" sexuels sous contrainte économique, et d’un premier rapport non protégé—tous des facteurs favorisant les grossesses non planifiées.
La plupart du temps, ces jeunes et très jeunes mères n’ont ni diplôme, ni activité économique durable, ce qui les rend particulièrement vulnérables. Pour briser le cercle de l’isolement et de la pauvreté, nous travaillons avec notre partenaire RESEDH aux côtés d’associations de femmes qui leur offrent un espace sécurisant de regroupement et de solidarité. Elles participent alors à des activités sur les droits des femmes, notamment la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles, l’égalité des genres, la prévention des grossesses précoces et du VIH/SIDA.
Du respect et un revenu
Elles ont également accès à différentes formations. En 2024, vingt jeunes femmes membres ont acquis de solides compétences en matière de conception et gestion de projets. Elles sont désormais capables de définir un projet, d'en identifier les objectifs, de rédiger un budget détaillé et de présenter leur projet selon les standards requis.
Osselita, 22 ans et mère célibataire, vient de terminer sa formation professionnelle en cosmétologie moderne, une filière d'art. "Avant, les gens de la communauté, surtout les garçons, me voyaient comme une parasite. Mais, au cours de l'apprentissage, en voyant nos devoirs (travaux manuels), ils ont commencé à nous féliciter. Mes camarades et moi avons trouvé plusieurs personnes qui nous sollicitent pour des jobs. Cette filière de formation m'aide à prendre soin de ma fille et de moi-même et à acquérir plus de respect de la part des hommes. Mon rêve serait d'avoir mon propre studio de beauté dans la communauté."