Au Bénin, Léa Bourdon a effectué un stage au sein de l’ONG ASPEL

Léa Bénin

Au Bénin, Léa Bourdon a effectué un stage au sein de l’ONG ASPEL

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Léa Bourdon poursuit actuellement un master en bioingénierie avec une spécialisation en santé végétale à l’UCLouvain. Elle a choisi d'effectuer un stage au Bénin au sein de l’ONG ASPEL*, une organisation qui promeut des pratiques agricoles respectueuses de l'environnement et soutient les agriculteurs locaux dans l'adoption de méthodes agroécologiques. Elle a accepté de nous raconter son expérience de terrain.

LC : Pouvez-vous présenter votre stage au Bénin ?

LB : Le stage de master n'était pas obligatoire mais me semblait évident, pour sortir de l'université avec une première expérience concrète de terrain. J'avais visité l'ONG ASPEL lors d'un premier voyage au Bénin organisé dans le cadre du cours IngénieuxSud en BAC3. J'ai donc moi même contacté le gérant, Ghislain Zinsou, pour lui proposer ma venue dans le carde de ce stage. Il a tout de suite accepté et m'a proposé de travailler sur 2 thématiques : le curcuma ou le cacao, en sachant que j'allais travailler sur les maladies qui peuvent se développer sur ces cultures, puisque c'est le domaine de ma spécialisation. J'ai choisi de travailler sur le cacao car je trouvais le sujet passionnant et j'avais envie d'en connaitre un peu plus sur sa culture. Le sujet choisi et l'envie d'aventure omniprésente, me voilà donc engagée dans un stage de 40 jours au Bénin en plein quadrimestre !

cacao

Pouvez-vous décrire le projet de votre stage et vos principales responsabilités ?

Le projet du stage était de visiter les exploitations des producteurs de cacao afin de voir, sur le terrain, quelles maladies se développaient le plus fréquemment et avaient le plus d'impact sur la production des cabosses. Ensuite, l'objectif était de faire des recherches dans la littérature scientifique concernant ces maladies ou ravageurs. Enfin, une séance a été organisée à la mairie le dernier jour de stage, en présence de ces producteurs ainsi que d'autres intéressés, afin de donner un maximum de conseils de gestion de cette culture, mais surtout aussi des conseils de lutte préventive et curative contre ces maladies/ravageurs.

Quelles sont les principales maladies qui affectent les cultures de cacao au Bénin ?

Les principales maladies sur les plants de cacao sont d'origine fongique. La solution la plus efficace est la lutte préventive contre ces maladies, ou la mise en place de méthodes de lutte dès les premiers symptômes. Malheureusement, les producteurs n'ont pas toujours les connaissances nécessaires pour reconnaitre les maladies ni les moyens pour lutter de manière efficace avec un traitement chimique lorsque c'est l'alternative qui semble la plus nécessaire pour minimiser la perte de rendement.

Quels ont été les principaux défis auxquels vous avez été confrontée durant votre stage et comment les avez vous surmonté ?

Le principal défi a été la remise en question constante des connaissances lorsqu'on se trouve en territoire inconnu, face à une nouvelle réalité de terrain. C'est une problématique que je n'avais pas anticipée. Malgré les nombreuses connaissances théoriques que j'ai acquis durant ma formation, en réalité très peu d'entre elles m'ont été utiles parce que j'ai du m'adapter à la réalité à laquelle j'étais confrontée. Toutefois, l'essentiel résidait dans l'adaptation, la discussion et la compréhension des producteurs. Aussi, un défi auquel je n'ai pas fait face mais ce sont plutôt les producteurs et les travailleurs béninois qui y font face, c'est l'accès aux connaissances scientifiques. L'accès à internet ou à un ordinateur est rare car couteux et j'ai trouvé cela dommage alors que l'ensemble des personnes que j'ai rencontré est plein de bonne volonté et d'envie d'apprendre à mieux gérer ces cultures. De manière pratique, le climat et la chaleur du pays à cette saison (la saison sèche) est aussi un frein à une bonne efficacité de travail.

Comment cette expérience a-t-elle influencé vos perspetives de carrière en agronomie et santé végétale ?

Avant de réaliser ce stage, j'avais déjà dans un coin de ma tête l'idée d'aller travailler au Bénin plus tard. Avec cette expérience, l'idée se confirme un peu mais j'envisage plutôt de faire un stage longue durée. Je cherche actuellement des programmes de financement mais ils sont toujours orientés seulement sur l'Europe, pas beaucoup sur l’Afrique.

Avez-vous des conseils pour d'autres étudiants qui souhaitent faire un stage à l'étranger dans le domaine de l'agronomie ?

Trouver un stage à l'étranger sans y avoir été précédemment et sans connaitre quelqu'un qui y a déjà été est plutôt complexe. Surtout, il ne faut jamais hésiter à contacter des personnes qui ont déjà fait des stages à l'étranger car dans la plupart des cas, ces personnes se réjouissent d'aider les autres et de partager leur vécu. Partir à l'étranger implique de s'adapter à la réalité du terrain, souvent différente de celle en Belgique, mais bien plus enrichissante.

 

*L’ONG ASPEL est bénéficiaire du programme GEL Sud Bénin, lui-même co-financé par Louvain Coopération. Au Bénin, l’un de nos objectif est de développer des systèmes alimentaires et agricoles durables et équitables par une approche intégrée combinant les principes écologiques et sociaux afin d’optimiser les interactions entre végétaux, animaux, humains et environnement.