Non-communicable diseases and gender-based violence in Bolivia: emphasis on prevention
Non-communicable diseases and gender-based violence in Bolivia: emphasis on prevention
Bien que la Bolivie soit parvenue à réduire le nombre d’indigents, le pays compte encore 20% de population en situation d’extrême pauvreté, tandis que son système de santé comporte de nombreuses lacunes. Sur ce dernier point, Louvain Coopération met en place des formations pour les professionnels de la santé, un encadrement de groupes de soutien, mais aussi une prévention via… des supports multimédias.
La Bolivie fait partie des pays les plus pauvres d’Amérique andine. Son Indice de Développement Humain a malheureusement reculé entre 2010 et 2015, notamment à cause des faibles dépenses publiques en matière de santé. Un rapport de la Banque Mondiale explique ainsi que l’Etat bolivien dépense en moyenne 174 dollars par tête et par an, contre plus de 1000 dollars en Uruguay, en Argentine, au Chili ou au Costa Rica. Le pays manque également d’hôpitaux et de médecins. Dans ces conditions, les nouveaux défis de santé publique deviennent particulièrement difficiles à relever.
Ainsi, le nombre de décès dus aux Maladies Non-Transmissibles (MNT – diabète, hypertension…) croît chaque année. Par exemple, les cas de diabète ont augmenté de 30% en 5 ans. Quant aux Violences Sexistes et Sexuelles (VSS), les cas ont triplé entre 2013 et 2016. L’OMS classe aujourd’hui la Bolivie comme l’un des pays ayant le taux le plus élevé de violence physique envers les femmes.
Depuis plusieurs années, Louvain Coopération est présente dans le pays pour y soutenir les petits entrepreneurs et améliorer la qualité des systèmes de santé, avec une attention particulière pour les maladies non-transmissibles et les violences basées sur le genre. L’ONG de l’UCL et ses partenaires boliviens luttent contre ces deux menaces de santé publique, en insistant particulièrement sur la prévention.
Pour une actualisation des savoirs
Depuis 2014, Louvain Coopération a ainsi collaboré avec 616 travailleurs de santé afin d’actualiser leurs savoirs. En 2017, ils étaient 200 soignants et 1917 personnes de la communauté éducative à avoir été formés à la prévention du diabète et de l’hypertension.
La Docteur Rocabado a bénéficié de ce programme de formation : « La médecine est en constante évolution ! Il y a quelques années, il n’y avait pas de programme sur les Maladies Non-Transmissibles et donc tous les problèmes liés aux MNT étaient devenus invisibles. Grâce à l’appui reçu actuellement, nous les détectons chez nos patients ». Le Docteur Mollinedo confirme: « Ces formations ont amélioré nos activités. Par exemple, on utilise dorénavant des diagrammes récapitulant comment aider nos patients dans tel ou tel cas ».
Un cas particulier de la prévention est la question des violences sexistes et sexuelles. Pour la Docteur Morales, « Les gens ne consultent pas en cas de violence. Ainsi, nous avons appris des techniques pour faire en sorte que chaque patient puisse nous exposer ses problèmes. Nous avons changé d’attitude par rapport aux VSS. Mais ça ne s’arrête pas là ! On sait à présent aussi où envoyer un patient pour une prise charge adéquate. Le CIES [partenaire de Louvain Coopération à La Paz] est une de ces instances compétentes qui prend le relai ».
Des technologies qui sauvent
Animation dans un groupe de soutien En plus de la formation de professionnels de la santé et de l’encadrement de groupes de soutien (en 2017, Louvain Coopération a ainsi établi 10 groupes d’entraide comptant 187 membres pour accueillir des personnes souffrant de diabète ou d’hypertension ou des femmes survivantes de violence conjugale), Louvain Coopération table sur la prévention – notamment via les supports multimédias.
Ainsi, le CIES (partenaire local) développe une application smartphone qui pourra répondre aux questions que se posent les jeunes en matière de relations affectives et sexuelles. Une place particulière sera accordée au genre, aux violences sexistes et sexuelles et aux questions sur la masculinité. Elle devrait être téléchargeable dès juillet 2018. APROSAR (autre partenaire local) a, quant à lui, choisi de créer un blog et une chaîne YouTube afin d’y enseigner des gestes simples pour améliorer sa santé. Les patients ont été consultés en amont et sont très enthousiasmés par ces nouveaux outils !