A cereal with a future
A cereal with a future
Dans le Nord-Bénin, un projet particulier vise quatre communes déjà touchées par les mutuelles de santé de Louvain Coopération. L’objectif est d’appuyer les agriculteurs et les coopératives de femmes de la région de l’Atacora et de lutter, avec eux, contre la faim. Au cœur de ce projet intégré, une céréale : le fonio…
«Le fonio est une céréale, une toute petite graine, qui tend à disparaître en Afrique de l’Ouest, mais qui reste très consommée dans certaines localités rurales. Elle commence également à être prisée au niveau des grandes villes», nous explique Adama Toni, responsable du projet.
«Boukombé, l’une des communes d’intervention du projet, présente des caractéristiques différentes des autres. C’est un paysage un peu montagneux, les sols sont pauvres et les agriculteurs n’arrivent pas à cultiver les céréales habituellement produites dans le pays. Le maraîchage est, lui aussi compliqué. Par contre, il est facile d’y produire le fonio !»
Cette céréale présente également l’atout d’être ancrée dans les traditions des populations de cette commune, où elle joue un grand rôle dans l’alimentation. Récolté tôt dans l’année et particulièrement nourrissant, le fonio permet aux populations d’écourter la période de soudure qui s’étend entre deux récoltes et qui peut, certaines années, être synonyme de greniers vides et de famine. «Améliorer la sécurité alimentaire, c’est aussi aider la population à traverser cette période très difficile», précise encore Adama Toni.
Le programme met donc l’accent sur la production, la transformation et la commercialisation du fonio. L’objectif est de mieux former les cultivateurs pour sa production, mais aussi de faciliter les différents processus de production et de transformation de cette céréale. Cette seconde facette du projet soutient plus particulièrement les femmes, qui se rassemblent en coopératives pour transformer et vendre le fonio.
« PAYER L’ÉCOLE ET DÉPENSES MÉDICALES »
Agnès est la secrétaire générale de l’une de ces coopératives de femmes. Elle témoigne : «j’ai 47 ans et je vis avec mes 7 enfants dans la commune de Boukombé (Nord-Bénin). Avec les femmes de mon association, nous transformons le fonio en semoule, farine, bouillie… Afin de la vendre. Grâce aux revenus de cette activité, mes enfants vont à l’école, et je peux régler les dépenses médicales en cas de besoin», confie-t-elle.
«Le fonio est indispensable non seulement pour nos associations de femmes, mais surtout parce qu’il nourrit de très nombreuses personnes. Il apporte notamment aux jeunes mères les forces dont elles ont besoin pour nourrir leur enfant. Nous avons aussi compris ces dernières années que le fonio pousse bien malgré les changements climatiques et le manque de pluie, lorsque d’autres cultures en souffrent beaucoup. Pour nous, cette céréale est un signe d’espoir.»