Le Burundi, petit pays d’Afrique centrale aux paysages verdoyants, fait aujourd’hui face à une crise environnementale sans précédent. Déforestation, érosion des sols, accès limité à l’eau potable et effets dévastateurs du changement climatique… mettent en péril la survie des communautés rurales. Dans ce contexte, Louvain Coopération, l’ONG de l’UCLouvain, agit aux côtés d’acteurs locaux pour bâtir des solutions durables, inclusives et adaptées aux réalités du terrain.

« Le premier défi du pays, en termes d’environnement, est la démographie galopante, qui pèse lourdement sur les ressources naturelles », explique Prime Makenze, coordinateur de l’Association pour la Gestion Durable de la Biodiversité (AGBD). Avec 504 habitants/km² – 17% de plus que la Belgique – le Burundi est l’un des pays les plus densément peuplés au monde.

Les conséquences sont visibles : perte de 6,6% du couvert forestier entre 2001 et 2023, incendies récurrents, dégradation des sols, irrégularité des pluies, inondations, et difficulté d’accès à l’eau potable.

« Chaque année, la saison sèche se prolonge, suivie de pluies diluviennes. Cela entraîne des pertes humaines et la destruction des infrastructures », témoigne Gordien Nijimbere, ingénieur agronome chez l’Union pour la Coopération et le Développement (UCODE-AMR).

Des actions concrètes sur le terrain

Face à ces défis, Louvain Coopération soutient des solutions concrètes avec ses partenaires locaux. Dans la province de Makamba, un projet d’adduction d’eau de 18 km, mené avec l’association Areda, a transformé la vie de milliers d’habitants.

« Cela faisait sept ans que nous n’avions pas d’eau à l’école », raconte Ernest Niramewa, directeur d’une école de Kayogoro. « Aujourd’hui, les enfants peuvent se laver les mains, boire, aller aux toilettes. C’est une révolution. » Découvrir ce projet en vidéo.

Ce projet s’inscrit dans le cadre du programme PASCALE-B, qui a accompagné 80 organisations de la société civile burundaise, renforcé leurs compétences en gestion écologique, et permis la mise en œuvre de 16 micro-projets à travers le pays : reforestation, gestion des déchets, assainissement, protection des bassins versants et amélioration des pratiques agricoles.

Réinventer l’agriculture pour demain

Dans un pays où 80% de la population vit de l’agriculture, Louvain Coopération soutient également des projets pour améliorer la fertilité des sols, favoriser le compostage via l’élevage intégré, et renforcer la production locale de semences.

« Nous avons un sol très acide, les engrais chimiques sont hors de prix. Grâce au fumier de mes animaux, je peux produire de manière durable », explique Lameck Minani, un agriculteur formé par le projet. Son ambition : agrandir sa maison, assurer l’avenir de sa famille et continuer à vivre de sa terre.

Du terrain au plaidoyer

Au-delà de l’action directe, Louvain Coopération entend aussi peser sur les politiques publiques. Des démarches de plaidoyer sont en cours auprès des autorités locales pour capitaliser sur les réussites et les répliquer à plus grande échelle.

« L’objectif est de créer des synergies, d’élargir l’accès à l’eau, d’instaurer une gouvernance participative autour des ressources », souligne Orestin Nizigiyiana, de l’association Areda.

Un appel à la mobilisation

Les enjeux environnementaux du Burundi sont immenses, mais les solutions existent. Louvain Coopération croit fermement que c’est par l’autonomisation des communautés, le soutien aux organisations locales et la mise en œuvre de solutions durables qu’un avenir plus résilient peut être construit. Elle lance également un appel aux dons pour soutenir ces projets : https://louvaincooperation.org/fr/campagne/environnement-et-resilience-au-burundi.

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