En rdc, les muso à fond la caisse !

Soumis par admin le jeu 03/04/2025 - 15:10

En République Démocratique du Congo, en parallèle à l’appui aux entrepreneurs (fourniture de matériel, formations,…), Louvain Coopération a initié une approche complémentaire, les Caisses Mutuelles de Solidarités (MuSo en abrégé).

Comme leur nom l’indique, il s’agit de caisses d’épargne collectives. Les MuSo sont des groupes de personnes qui s’associent librement et versent régulièrement une cotisation fixe afin de constituer un capital commun. Ce capital permet ensuite d’accorder des crédits aux membres sur base d’un processus de décision démocratique. Proche des tontines traditionnelles, les MuSo s’en distinguent par la présence d’une triple caisse.

La caisse verte est constituée du capital permettant d’octroyer les microcrédits aux membres de la mutuelle. Le plus souvent des prêts sont utilisés pour le développement des activités économiques (achat de matériel, de graines,…).

Mais la vie quotidienne peut parfois jouer de mauvais tours. Lors d’une maladie, d’un vol ou d’un décès, des frais imprévisibles se présentent. Pour aider leurs membres dans ces épreuves, les Mutuelles de Solidarité ont créé une caisse rouge. Il s’agit d’un fonds de secours, qui permet l’accord d’aides non-remboursables en cas d’urgence ou d’événement grave et imprévu. Ici aussi, les décisions se prennent par vote de l’ensemble des membres-cotisants.

Pour renforcer la viabilité des MuSo, Louvain Coopération a initié leur mise en union. De la sorte, chaque mutuelle cotise auprès de l’union des mutuelles. Ces cotisations alimentent une troisième caisse, la caisse bleue. De la sorte, en cas de situation particulièrement difficile, si les fonds viennent à manquer (village touché par une catastrophe naturelle, récoltes compromises,…), les MuSo peuvent recourir à un apport financier de secours puisé dans la caisse bleue.

Les MuSo connaissent aujourd’hui un vrai succès, elles comptent plus de 500.000 membres dont les deux tiers sont des femmes. Les caisses vertes cumulent à elles seules près d’1 million d’euros d’épargne. Elles démontrent que la mise en commun des ressources accompagnée d’un encadrement méthodologique solide est une solution efficace aux problèmes de sécurité alimentaire et économique.