n°1 - la sécurité alimentaire et économique de A à Z

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La sécurité alimentaire et économique de A à E

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Edito

On ne fait pas un monde différent avec des gens indifférents.

Nous sommes heureux de pouvoir partager avec vous ce condensé d’actions et de projets.

L’ histoire de Louvain Coopération se compte en dizaines d’années et se déroule sur 4 continents. à travers les évolutions politiques, sociales, économiques et technologiques nous avons transformé nos pratiques, nos projets, nos méthodologies pour maintenir notre action à la hauteur de nos ambitions en restant proche des populations au Sud.

Aujourd’hui, le secteur des ONG se positionne de plus en plus précisément : déclaration de Paris : accroissement de l’efficacité de l’aide, contrôle et évaluation des progrès, adaptation aux situations nationales, les principes d’Istanbul, avec en vue la création conjointe de savoirs et le renforcement des sociétés civiles de par le monde.

C’est dans ce sens et avec vous que nous voulons regarder le présent et jouer un rôle visà- vis des acteurs politiques, économiques et des futurs citoyens qui se forment içi à l’UCL. Si nous pouvons participer à un monde meilleur, c’est notamment en encourageant les étudiants à imaginer leur parcour citoyen et professionnel dans un cadre de solidarité et de responsabilité.

Cette année encore, vous avez été très nombreux a soutenir activement tout ces projets. Vous, nos donateurs, nos partenaires, les bailleurs publics et privés et toutes les personnes qui nous font confiance. Nous tenons à vous remercier sincèrement, au nom de toute l’équipe de Louvain Coopération !

Félix Vanderstricht

Block

article journal devlop

En République Démocratique du Congo, en parallèle à l’appui aux entrepreneurs (fourniture de matériel, formations,…), Louvain Coopération a initié une approche complémentaire, les Caisses Mutuelles de Solidarités (MuSo en abrégé).

Comme leur nom l’indique, il s’agit de caisses d’épargne collectives. Les MuSo sont des groupes de personnes qui s’associent librement et versent régulièrement une cotisation fixe afin de constituer un capital commun. Ce capital permet ensuite d’accorder des crédits aux membres sur base d’un processus de décision démocratique. Proche des tontines traditionnelles, les MuSo s’en distinguent par la présence d’une triple caisse.

La caisse verte est constituée du capital permettant d’octroyer les microcrédits aux membres de la mutuelle. Le plus souvent des prêts sont utilisés pour le développement des activités économiques (achat de matériel, de graines,…).

Mais la vie quotidienne peut parfois jouer de mauvais tours. Lors d’une maladie, d’un vol ou d’un décès, des frais imprévisibles se présentent. Pour aider leurs membres dans ces épreuves, les Mutuelles de Solidarité ont créé une caisse rouge. Il s’agit d’un fonds de secours, qui permet l’accord d’aides non-remboursables en cas d’urgence ou d’événement grave et imprévu. Ici aussi, les décisions se prennent par vote de l’ensemble des membres-cotisants.

Pour renforcer la viabilité des MuSo, Louvain Coopération a initié leur mise en union. De la sorte, chaque mutuelle cotise auprès de l’union des mutuelles. Ces cotisations alimentent une troisième caisse, la caisse bleue. De la sorte, en cas de situation particulièrement difficile, si les fonds viennent à manquer (village touché par une catastrophe naturelle, récoltes compromises,…), les MuSo peuvent recourir à un apport financier de secours puisé dans la caisse bleue.

Les MuSo connaissent aujourd’hui un vrai succès, elles comptent plus de 500.000 membres dont les deux tiers sont des femmes. Les caisses vertes cumulent à elles seules près d’1 million d’euros d’épargne. Elles démontrent que la mise en commun des ressources accompagnée d’un encadrement méthodologique solide est une solution efficace aux problèmes de sécurité alimentaire et économique.

Louvain Coopération est actif dans quatre domaines d’activités : les soins de santé, l’accès aux soins de santé, l’éducation au développement et la sécurité alimentaire et économique.

Si l’éducation au développement cible principalement le public belge, les trois autres domaines d’expertise de Louvain Coopération s’exercent dans les zones d’intervention au Sud (cf. infographie ci-contre). Les activités de « sécurité alimentaire et économique » sont développées sur trois continents.

Mais que recouvre ce domaine ?

Pour les Nations-Unies, la sécurité alimentaire et économique (en abrégé SAE) correspond à l’accès physique, social et économique à une quantité suffisante de nourriture saine et nutritive pour les populations concernées, afin de leur garantir une vie saine et active. Quantité, qualité, alimentation et économie sont donc au coeur du concept.

Louvain Coopération s’inscrit dans cette orientation en structurant son action en SAE autour de quatre axes : 1) l’accompagnement des producteurs ou des entrepreneurs dans des activités génératrices de revenus ; 2) l’amélioration et la diversification des processus productifs et des sources de revenus ; 3) la structuration de la société civile et la formation des populations et ; 4) le développement de coopératives et d’unions. Tout comme il serait utopique de croire que la SAE seule suffirait à éradiquer la pauvreté, il serait naïf de penser qu’une solution unique soit transférable d’un pays à l’autre. En conséquence, si l’intervention de Louvain Coopération présente une cohérence fondamentale, son travail se présente d’une région à l’autre selon les contextes, les synergies possibles ou encore les dynamiques et cultures locales.

En ce début d’année 2015, Louvain Coopération s’est lancé dans la sensibilisation à travers les pratiques théâtrales. Initié par le succès de notre pièce de théâtre au festival Universatil en février, le quadrimestre s’est poursuivi par la création d’un cours académique sur le « Théâtre forum ».

Créé en Amérique latine dans les années 70, le théâtre de l’opprimé avait pour objectif de réveiller la capacité d’expression et de contestation des populations opprimées et marginalisées. Son initiateur, Augusto Boal, directeur de théâtre et metteur en scène brésilien, avait pour volonté de donner un outil aux opprimés afin qu’ils puissent « essayer sur scène ce qu’ils devaient défendre dans la vie ». Le théâtre forum est une des mises en pratique du théâtre de l’opprimé dans laquelle les spectateurs interviennent directement dans l’action dramatique.

Le théâtre forum est donc un outil de théâtre participatif qui vise la sensibilisation et la conscientisation des spectateurs. Il est utilisé au Nord comme au Sud pour inciter les personnes opprimées à s’exprimer mais également pour faire réfléchir à des problèmes sociétaux et notamment, dans le cadre de Louvain Coopération, à des problématiques concernant les relations Nord-Sud. L’approche artistique, basée sur l’interactivité entre la scène et le public, porte, à terme, une évolution vers une véritable transformation sociale. En effet, chaque participant est considéré comme un citoyen responsable, doté de ressources et de créativité, grâce auxquelles il pourra progresser de manière autonome dans l’apprentissage de la régulation de conflit. Placé au centre de la réflexion, les acteurs construisent et reconstruisent ensemble une réalité donnée en confrontant leurs points de vue.

Les enfants des rues sont, dès leur plus jeune âge, plongés dans une réalité qui les dépasse mais qui nous dépasse également.

Selon un rapport des Nations Unies, les conditions de vie et la violence à laquelle les enfants des rues de Kinshasa doivent faire face sont inimaginables. D’après ce rapport, ils constituent une bombe à retardement… Face à ce problème, rester inactif n’est donc pas une option ! Le projet pilote de Louvain Coopération sera mené à Kinshasa où l’on estime à plus de 25 000 le nombre d’enfants des rues. Pendant 3 ans, 250 enfants de 6 à 18 ans, seront pris en charge et accompagnés dans leur reconstruction psychosociale. Le projet garantit une aide aux besoins sociaux et sanitaires de base des enfants des rues, et développe en parallèle une approche différente et innovante à travers le renforcement du lien psycho-social.

L’importance du lien psycho-social.

Pour aider ces enfants à sortir de l’enfer de la rue, il est indispensable de prendre en considération leurs souffrances et traumatismes sur le plan psychologique. Si ces souffrances ne sont pas prises en compte, il devient difficile d’envisager une prise en charge globale et une possibilité de reconstruction. L’enfant doit retrouver un peu de confiance en lui avant de penser à une réintégration au sein du cercle social et familial.

Ce projet a vu le jour grâce à un partenariat inédit entre la Fondation Monsengwo, la famille Leysen de la société Van Breda, l’association Entrepreneurs pour Entrepreneurs et Louvain Coopération. Le projet pilote d’une durée de 3 ans, a démarré en avril et travaille actuellement avec une institution d’accueil kinoise, l’association ORPER. En cours de projet, d’autres bailleurs sensibles à ce sujet seront contactés pour augmenter le nombre d’enfants bénéficiaires et intégrer d’autres institutions d’accueil au projet. Localement, il est aussi essentiel de sensibiliser ces institutions d’accueil aux besoins d’écoute et de considération que connaissent ces enfants porteurs d’un lourd passé. C’est l’une des conditions essentielles pour les sortir durablement de la rue.