L’écoféminisme : pour qui, pour quoi ?
Si ce mouvement se décline sous de multiples et diverses modalités – parfois même aux antipodes les unes des autres -, il n’en reste pas moins que tout(e) écoféministe est fort(e) d’une certitude : la société en présence compromet considérablement l’épanouissement des femmes et de la nature.
Être écoféministe, c’est s’investir pour une vision du monde alternative, pour l’avènement d’un paradigme nouveau ouvert aux valeurs dites féminines. C’est prôner la substitution des rapports de force caractéristiques du patriarcat au profit d’une éthique relationnelle consacrant empathie et harmonie du vivant.
Dans le Sud, le mouvement écoféministe revêt une importance peut-être plus particulière encore que dans le Nord. Effectivement, les femmes évoluant dans cet hémisphère et, surtout, au coeur des régions en développement, sont spécifiquement touchées par les déboires écologiques actuels. De fait, cellesci sont généralement en charge des fonctions nourricières et agricoles et, dès lors, intensément au contact de la terre.
Mais c’est justement parce qu’elles sont quotidiennement responsables des ressources alimentaires que ces femmes reflètent si bien l’esprit de l’écoféminisme. En profonde relation avec la terre, détentrices de savoirs traditionnels axés sur l’équilibre et la durabilité du vivant, elles semblent posséder la clé du changement auquel nous conjurent les plus grands écologistes.