La rubrique « Zoom sur le terrain » de votre Devlop’ vous emmène cette fois en Bolivie, à la découverte d’un projet de développement de la culture hydroponique destiné aux populations ayant peu d’accès à la terre.
Nous sommes au sud de la Bolivie, dans les municipalités de Cercado et San Lorenzo de la Vallée centrale de Tarija. Cette zone rurale est peuplée de paysans indigènes et métis, dénommés « chapacos », qui mènent un style de vie enraciné dans les coutumes locales. Depuis plusieurs années, l’économie de la région est très dépendante de l'exploitation du gaz naturel et l'instabilité du marché des hydrocarbures rend la situation particulièrement délicate. Les autorités locales cherchent donc des sources de revenus alternatives pour les populations afin de pallier cette instabilité économique.
Dans cette optique, le gouvernement régional, Louvain Coopération et son partenaire local, Esperanza Bolivia, ont collaboré dans une approche stratégique qui stimule les filières agricoles de maraîchage et de culture de baies, à travers la formation et l’octroi de matériaux agricoles. En tout, ce projet vise 150 familles productrices installées en zone urbaine et périurbaine, qui ont donc peu d’accès à la terre.
Un système agricole novateur
Le coeur de ce projet réside dans le système hydroponique, qui est proposé aux maraîchers comme innovation à leur activité. « Cela leur permettra d’atteindre l'objectif de diversification alimentaire de leur propre consommation et de générer des revenus additionnels pour les familles paysannes à travers la commercialisation des excédents de la production », précise Sergio Martínez, responsable du projet à Tarija.
Un Centre de Production Hydroponique (CPH) a été mis en place à 8 km du centre de la ville. Il se présente comme une serre modèle de 140 m2 et vise trois objectifs : la recherche-validation technologique, la démonstration et la formation. Actuellement, différents systèmes hydroponiques sont testés et les premiers résultats sont prometteurs, comme le montre le bon développement de différentes variétés de laitue, de chou, de céleri, de bette, de brocoli ou encore de chou-fleur. Une solution nutritive répondant aux besoins particuliers de la culture de la fraise est également à l’essai. Sergio Martinez ajoute : « Comme l’installation d’une culture sous serre peut représenter un coût trop élevé pour ces familles aux ressources économiques limitées, nous avons également installé dans le CPH un module en plein air. Il nous permet de former les familles à cultiver sans serre, en tenant compte des aléas climatiques. »
Si l’hydroponie nécessite l’ajout d’intrants chimiques, le système mis en place reste respectueux de l’environnement car l’eau et les nutriments utilisés sont recyclés dans le système et jamais évacués vers les cours d’eau ou le système d’égouts.