Elles ont osé entreprendre !

Soumis par admin le mer 12/03/2025 - 15:12

« Les femmes cheffes d’entreprise sont rares ici. Si cela marche, on dit que c’est grâce au mari. Et, si ça ne marche pas, on se moque de la femme ! » Malgré cela, certaines se lancent et parviennent à créer un cercle vertueux autour de leur idée, de leur travail. Louvain Coopération soutient ces femmes qui osent entreprendre pour changer leur destin.

Irène, RDC

Irène, 43 ans et mère de 8 enfants, a installé son atelier le long d’une petite route de la zone de Kabare dans le Sud-Kivu. « En tant que femme, c’était important pour moi de créer quelque chose pour mon indépendance. J’ai donc décidé de lancer cette petite entreprise. Nous produisons des paniers qui évitent aux femmes de transporter la nourriture qu’elles achètent au marché dans le pagne qui leur noue les cheveux. C’est bien plus pratique et hygiénique ! Et d’un autre côté, nous fabriquons des braseros qui consomment moins de braises. Je sais qu’il faut limiter la coupe du bois pour l’environnement et je sais aussi que plusieurs de mes voisines ont été violées en allant chercher du bois dans la forêt. Grâce à mes braseros, elles doivent y aller moins souvent… » Irène emploie ainsi plusieurs personnes, dont des femmes rejetées par la société et des enfants seuls qui peuvent ainsi financer leurs frais scolaires. Le Guichet d’Économie Locale (GEL), partenaire de Louvain Coopération au Sud-Kivu, a accompagné Irène dans le déploiement de cette entreprise. « Cela m’a permis d’élargir mes pensées et mon projet. Je suis maintenant propriétaire d’un lopin de terre où je trouve l’argile pour mes braseros et j’ai une meilleure gestion de mes revenus. Chaque mois, je reçois une visite de l'équipe du GEL. On discute et ils m’indiquent les choses à améliorer. » Aujourd’hui, Irène est devenue une femme fière et respectée, qui peut prendre part aux décisions de sa communauté.<:p>

Giorgia, Bolivie

Giorgia vit seule avec son fils dans la périphérie d’Oruro, en Bolivie. Sans revenu et dans le besoin, elle a rejoint la coopérative « Las Abejitas » et s’est lancée dans la production et la vente de pâtisseries. Louvain Coopération et son partenaire local Aprosar l’ont soutenue dans cette entreprise par des formations techniques et de gestion. « Grâce à ce soutien, surtout aux conseils techniques sur la confiserie, j’ai pu diversifier mes produits : préparation et décoration de gâteaux, pâtisseries fines, biscuits… La qualité et la présentation de mes produits se sont améliorées, ce qui m’a rendue plus compétitive. Mes ventes et mes revenus ont donc augmenté ! Je peux maintenant couvrir les dépenses de mon ménage, économiser un peu et donner à mon fils une meilleure chance d’étudier et de vivre correctement. »

Suzanne, Bénin

Suzanne habite le petit village de Cobly, dans le nord du Bénin, dont la population vit essentiellement de l’agriculture. « J’ai démarré ma petite entreprise en 2004. Au départ, je cultivais du riz et de l’igname et je possédais quelques chèvres. Mais je voulais travailler plus, produire davantage. J’ai alors trouvé de l’aide auprès du Guichet d’Économie Locale de Louvain Coopération. » Cette structure appuie notamment les petits entrepreneurs dans leurs démarches administratives et financières. Grâce à ce soutien, Suzanne a pu postuler auprès de différents organismes et ainsi obtenir un micro-crédit. « Cet argent m’a permis d’acheter du matériel pour transformer mon riz : des bâches, un fût en plastique, un kit d’étuvage, des marmites, un foyer amélioré… Je peux ainsi vendre mon riz dans le village et je m’arrange aussi avec les dames qui travaillent dans les cantines des écoles pour qu’elles achètent mes produits. » Mois après mois, Suzanne a réussi à bien investir pour faire fructifier sa petite entreprise. Elle est devenue un exemple dans la région. « J’ai bien assez pour vivre et j’aide donc les autres villageois à financer les frais de scolarité et de mutuelle de santé de leurs enfants. J’ai également acheté trois maisons dans lesquelles j’accueille les enfants qui vont à l’école loin de chez eux. Cela me semble normal d’aider les autres, car, moi aussi on m’a aidée lorsque j’en avais besoin. J’espère qu’ils pourront eux-aussi grandir, pérenniser et partager leurs acquis. » Et, lorsque l’on demande à Suzanne ce qu’elle espère pour le futur, elle répond simplement ceci : « J’espère que ces enfants réussiront, qu’ils vivront bien. Un enfant qui réussit, c’est toute une communauté qui a gagné. »