Sud-Kivu : attaque sur un hôpital

Sud-Kivu : attaque sur un hôpital
Le 9 mars dernier, l’Hôpital de Walungu, au Sud-Kivu (RDC), a été touché par des tirs de roquettes et de balles. Cinq personnes ont été blessées, dont une grièvement, et les dégâts matériels sont importants. Ce drame s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes, alors que le groupe rebelle M23 contrôle une partie de la province depuis son offensive armée fin janvier. Les populations civiles payent le prix fort.
Walungu est un territoire situé à l’est du Sud-Kivu en République démocratique du Congo. Le 9 mars dernier, son Hôpital général, l’un de nos partenaires de longue date, a essuyé de nombreux tirs de balles et de roquettes. Cinq personnes, des patients et membres du personnel soignant, ont été blessées, dont une sévèrement. Le bâtiment, qui a heureusement protégé la majorité des civiles qui s’y trouvaient, a subi de nombreux dégâts.
Cette attaque, dont les causes restent incertaines, reflète le caractère dramatique de ce conflit dans lequel tout semble permis.
Contrôle partiel de la Province
Le groupe rebelle M23 a lancé une invasion armée sur l’est de la RDC fin janvier 2025. Actuellement, il contrôle quatre des huit territoires du Sud-Kivu : Kalehe, Kabare, Idjwi et Walungu, ainsi que la ville de Bukavu. Dans ces zones, il s'observe une forme de guérilla des groupes d’autodéfense Wazalendo pour tenter de déstabiliser le nouveau pouvoir en place. "Cela crée une situation de stress et de psychose permanente pour la population, qui se réveille chaque nuit. Tantôt il y a accalmie, tantôt la circulation et les activités s’arrêtent parce que tel coin est attaqué", raconte un témoin.
Les territoires d’Uvira, Mwenga, Fizi et Shabunda, ainsi que les villes d’Uvira et Kamituga, restent sous le contrôle des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et des groupes d’autodéfense Wazalendo.
Les services de police et la justice n’ont pas été rétablis, laissant place à de nombreux crimes. "Beaucoup des cas de vols armés, de viols, de tueries et de justice populaire sont vécus dans presque tous les quartiers de la ville, surtout pendant la nuit", rapporte un témoin. Le dernier rassemblement populaire du mouvement AFC-M23, le 28 février dernier, s’est par ailleurs soldé par l'explosion d'une grenade au milieu de la population causant une dizaine de décès et plusieurs blessés de la population civile.
La population souffre aussi de la faim car le prix des denrées alimentaires a explosé et de nombreuses personnes ne perçoivent plus leur salaire car les banques ne sont plus en service.
Aux côtés des populations pour l’après
Certaines familles exilées ont pris la route du retour et travaillent déjà leur terre, de peur de manquer la saison de semi du haricot, ce qui les plongerait dans la faim. Nous nous tenons donc à leurs côtés et tentons d’adapter notre accompagnement à la situation pour limiter les risques sécuritaires et alimentaires. À Bukavu, nous avons également repris nos actions auprès des entrepreneurs car, dans ce contexte, nul ne peut courir le risque de tomber dans l’extrême pauvreté.
Nous continuons de soutenir les centres de santé, nos partenaires, qui accueillent les blessés et les déplacés. Tentes, lits, matelas, médicaments de base, matériel de soins, soutien psychosocial et kits nutritionnels pour les enfants leur sont nécessaires.
Vous aussi, vous pouvez faire un don. Chaque geste compte pour sauver des vies.
De tout cœur, Merci