Deux ans aux côtés des « enfants des rues » de Kinshasa
Deux ans aux côtés des « enfants des rues » de Kinshasa
En avril 2015, à la demande de la fondation Monsengwo, Louvain Coopération lançait la phase pilote d’un vaste programme de réinsertion familiale des enfants des rues de Kinshasa. Trois ans plus tard, voici l’occasion pour nous d’observer de plus près les progrès de ce beau projet.
Dans la capitale de la République démocratique du Congo, la problématique des enfants dits “de la rue” est toujours en expansion. Fuyant des accusations de sorcellerie, un divorce, des parents violents, ou encore exclus de leur famille par manque de moyens, ces enfants parfois âgés d’à peine quatre ans se retrouvent livrés à eux-mêmes au coeur de la ville, et deviennent bien souvent les proies de la violence, de l’exploitation, de la prostitution et de la drogue. Une situation encore aggravée ces dernières années par la crise économique et les finances catastrophiques du pays.
Pour mener la lutte contre cette situation, Louvain Coopération s’est entourée de trois partenaires de choix. Dans la première phase, c’est l’association ORPER (Oeuvre de Reclassement et de Protection des Enfants dits de la Rue) qui a été choisie. Une association qui ne tarde pas à prouver sa compétence : au lieu des 250 initialement prévus, c’est 311 enfants qui seront pris en charge et accompagnés. Face au succès de cette phase de test, deux autres associations (Don Bosco Maison Papy et Ndako Ya Biso de la Communauté du Chemin Neuf) se sont engagées dans le projet.
Un accompagnement personnalisé
L’accompagnement des enfants suit plusieurs étapes. Un accueil répondant à leurs besoins élémentaires est d’abord prévu : un repas, une douche, une nuit à l’abri, des soins de santé. Ce premier pas permet de créer un climat rassurant, de confiance pour l’enfant, qui accepte de s’ouvrir et de partager son histoire. Il peut alors faire le choix de retourner à l’école ou de suivre une formation professionnalisante si son âge le lui permet. Les jeunes ont également accès à des activités récréatives, sportives et culturelles. Aujourd’hui, les trois associations cherchent à obtenir la gratuité d’accès aux écoles publiques pour ces enfants.
Une équipe psycho-éducative prend ensuite le relais pour commencer à reconstruire l’enfant, qui souffre souvent d’un grave trauma. Cette année par exemple, ils sont 661 à avoir bénéficié du soutien d’un psychologue. Dans le même temps, l’équipe s’efforce de retrouver la famille directe ou indirecte de l’enfant, qui reste le cadre le plus propice à son épanouissement. Si cela est possible, il est donc réintégré à celle-ci, ou à une famille d’accueil.
Parfois, plusieurs médiations sont nécessaires pour retisser le lien entre l’enfant et les membres de la famille. Un suivi est également prévu pour les familles réunifiées, ainsi qu’un soutien à la création d’une petite activité professionnelle pour les parents qui sont dans le besoin. Cette année, 91 mamans ont développé une telle activité, notamment grâce à l’expertise du partenaire Ndako Ya Biso, qui forme également le partenaire ORPER à cet accompagnement.
Quelques chiffres
Deux ans plus tard, les résultats dépassent toutes nos espérances. Depuis avril 2017, 1042 enfants ont bénéficié d’une prise en charge correspondant à leurs besoins, contre 400 prévus. 318 enfants sont en processus de réinsertion familiale, et 210 enfants réintégrés sont toujours au sein de leur famille plus d’un an après. Quant à la scolarisation, alors que l’on espérait voir 106 enfants en bénéficier, ils sont finalement 134 à être retournés sur les bancs de l’école. Ce succès, nous le devons aux trois associations d’accueil, qui ont réussi à créer une formidable synergie en complétant et échangeant leurs compétences mutuelles pour un accompagnement personnalisé, efficace et durable de chaque enfant.
Christian Benteke est le parrain du projet enfants des rues.
Découvrez son témoignage dans cette vidéo
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