Les projets de sécurité alimentaire et économique de Louvain Coopération s’attachent à construire avec les agriculteur·trice·s des méthodes de culture qui garantissent selon les besoins une alimentation variée et suffisante à leur famille, ou des possibilités de commercialisation. Mais comment vendre rapidement ou conserver efficacement une production agricole souvent très périssable ? Comment augmenter la valeur des produits ?
La transformation offre une réponse à ces questions essentielles. « Dès que l’on commence à développer des stratégies pour stocker la production, on entre dans une logique de transformation. Cela peut être la construction de greniers pour le grain, la transformation de fruits en confitures et vins comme au Pérou, ou alors, comme à Madagascar, un travail sur la fumure pour la conservation du poisson, qui permet de le commercialiser à plus long terme » explique Vincent Henin, responsable des programmes sécurité alimentaire et économique.
Structuration sociale et technique
La mise en place de mécanismes de transformation passe par deux étapes. La première est la structuration sociale de groupes de producteurs, qui apporte deux avantages : plus de poids pour négocier, et la création de systèmes financiers de solidarité pour permettre l’investissement dans des innovations techniques de plus grande ampleur. La seconde étape est l’amélioration proprement dite des systèmes de transformation. Elle peut être technologique (traitement post-récolte, séchoirs…), intellectuelle (compétences et connaissances), ou économique (gestion, contrôle qualité).
Augmenter la valeur
Le traitement des produits génère de la valeur. Au Bénin, Louvain Coopération travaille sur des systèmes de transformation du manioc. Dans un pays où il est partout commercialisé, il faut miser sur la qualité pour augmenter ses ventes, c’est pourquoi nous travaillons sur la commercialisation groupée et le contrôle qualité. Le défi est le même au Togo : « Dans le cas du riz au Togo, on souffre d’un déficit d’image : dans les restaurants, les gens préfèrent le riz asiatique parce qu’il est asiatique, et parce que le riz de la région te casse parfois une dent à cause d’un caillou, parce que le produit a été mal préparé. » Nous avons donc créé des unités d’étuvage de riz : « Cela a permis à des groupes de femmes d’augmenter leurs possibilités d’activités économiques. C’est aussi une priorité : donner des opportunités à des acteurs à la marge du système (femmes, jeunes). »