Des étudiantes planchent sur le genre

Soumis par admin le mar 13/08/2024 - 15:30

Chaque année, notre équipe accueille de nombreux stagiaires, mémorants, chercheurs… qui s’intéressent à nos projets. C’est donc tout naturellement que nous avons fait appel à ce vivier de motivations et de savoirs pour nous aider à analyser et construire notre approche du genre et nos actions visant plus particulièrement les femmes. Trois étudiantes ont répondu à notre appel. Elles nous font part de leur expérience.

Pourquoi avoir choisi de faire ton stage chez LC ?

J’ai réalisé un stage de trois mois durant ma 3ème année de Bachelier en Coopération internationale (HEP Namur) à LC. La thématique du genre et de l’empowerment des femmes m’intéressait, et il s’est trouvé que l’ONG voulait renforcer cet aspect au sein de ses projets.

Quel était l’objet de ton stage ?

J’ai travaillé sur la prise en compte du genre dans l’insertion socioprofessionnelle des enfants en situation de rue (ESDR) à Kinshasa (RDC). Que t’ont appris tes recherches ? Il en est ressorti que les relations de genre telles que comprises et adoptées en Occident ne peuvent pas être transposées comme telles dans les sociétés africaines car les réalités ne sont pas les mêmes. La prise en compte du genre dans ce projet était superficielle et rencontrait des difficultés du fait que les sociétés restent encore fortement patriarcales. La gent féminine est reléguée au second plan dans les activités économiques et/ou orientée vers les secteurs précaires mais aussi n’est pas toujours la bienvenue dans les rôles politiques et de prise de décisions au sein de la société.

Quels seraient selon toi les éléments à améliorer pour que cette dimension genre soit mieux prise en compte ?

D’abord il faudrait que les réalités sociales et les représentations de genre en vigueur dans les sociétés soient prises en compte. Ensuite impliquer davantage les hommes dans les campagnes de sensibilisation (masculinité positive), parce que les impliquer c’est leur faire prendre conscience de l’importance de l’autonomisation de la femme et des retombées positives dans la société en général et pour le couple en particulier. Leur faire comprendre que ce n’est pas une guerre des femmes contre les hommes mais plutôt une lutte pour de meilleures conditions de vie indépendamment du sexe. Et enfin, amener l’Etat (lobbys) à mettre en place des politiques en faveur de l’éducation gratuite et de l’inclusion de toutes les couches de la société afin de mettre fin aux inégalités d’accès à l’éducation qui pénalisent les filles.

Aminata Cissé,
étudiante en Master sciences politiques
orientation relations internationales à l’université
Sorbonne Paris Nord (France).