Diabète en Bolivie : et l’obésité dans tout ça ?
Diabète en Bolivie : et l’obésité dans tout ça ?
Depuis 1980, la prévalence de l’obésité a doublé dans plus de 70 pays et a augmenté de manière significative dans la majorité des autres pays. Aujourd’hui, on enregistre deux fois plus de personnes en surpoids que des personnes sous-alimentées ! Cela pourrait être une bonne nouvelle, mais ce taux important d’obésité mène à une épidémie de santé publique et révèle un problème d’insécurité alimentaire mondial. C’est le cas notamment en Bolivie.
Article rédigé sur base de l’étude bolivienne intitulée : Perceptions sectorielles du coût de l’obésité et du surpoids à La Paz. (Percepciones Sectoriales del Costo del Sobrepeso y la Obesidad en el Municipio de La Paz).
De manière générale, en Amérique latine, l’obésité n’est pas vue comme une menace pour la qualité de vie ou comme une maladie générant douleur et faiblesse. Sur le continent, la prévalence de l’obésité chez les jeunes est l’une des plus importantes au monde. Ainsi, 1 personne sur 5 âgée de moins de 20 ans est en surpoids ou en obésité. Dans le cas de la Bolivie, le ministère de la santé a informé (2019) que près de 43% de la population nationale était en surpoids voire en obésité. La situation sanitaire est telle qu’il faudrait que 25% du budget de santé publique soit destiné au service de santé pour répondre aux patients souffrant d’obésité, de diabète, d’hypertension ou de cholestérol. Enfin, en Amérique du sud, la comorbidité associée au surpoids et à l’obésité enregistre le taux le plus élevé.
Alimentation et diagnostic
En Bolivie, l’alimentation des personnes vivant à La Paz est majoritairement influencée par l’opportunité, le coût des aliments et le manque d’information sur l’alimentation. "Sans aucun doute, la nourriture la plus accessible est la nourriture rapide et frite qui est disponible à tous les coins de rue ou proche du lieu de travail. C’est une nourriture qui offre beaucoup de viandes combinées à de nombreux féculents et peu voire pas de légumes. En plus, ces aliments contiennent généralement beaucoup de conservateurs et d’additifs chimiques", expliquent les nutritionnistes. Il est donc primordial d’éduquer la population aux bienfaits d’un régime sain et équilibré, particulièrement les pères et mères de famille.
De son côté le personnel de santé pointe un diagnostic tardif entrainant de lourdes complications. "Beaucoup de personnes sont diagnostiquées diabétiques une fois que leur vision s’est déjà détériorée ou après un choc métabolique voire un coma diabétique". Le principal problème réside dans le fait que la majorité de la population ne considère pas l’obésité comme un état préoccupant ou une condition méritant une visite médicale.
Maladies extrêmement couteuses
En conclusion, le rapport indique que ce type de maladies chroniques est extrêmement couteux et génère des charges supplémentaires et liées comme le stress, la douleur voire dans certains cas l’incapacité. "C’est très couteux de traiter le diabète de type 2 car c’est une maladie chronique et durable. Certaines personnes peuvent vivre entre 40 et 50 ans avec la maladie. Elles nécessiteront néanmoins des examens périodiques, consultation, médicaments et de longues procédures". Edson Valencia, nutritionniste et responsable de Vivir con diabètes.
Par ailleurs, le système de santé actuel bolivien ne permet pas de couvrir la demande de la population qui est de plus en plus obèse et malade chronique.
Témoignage
Maya Tambo Navia, 21 ans, est membre du groupe de jeunes « Tú Decides » depuis 4 ans. Ensemble, ils participent et développent des actions de prévention et de promotion de la santé tout en incluent les nouvelles technologies de communication.
"Grâce à ces ateliers, à la maison, nous avons beaucoup changé nos habitudes et on se sent d’ailleurs mieux. Je pense que j’y suis pour beaucoup, non seulement parce que nous avons un rythme de vie plus sain mais aussi parce que nous accompagnons ma mère pour qu’elle prenne soin d’elle et ne consomme pas de produits tels que du Coca-cola ou des aliments trop gras ou trop sucrés. J’ai eu l’opportunité de participer à un diagnostic dans les centres de santé sur le diabète. Être avec les médecins et les autorités médicales m’a beaucoup aidé à me débrouiller. Le fait de participer à ce type d’activités m’aide aussi dans ma carrière de psychologue".
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