La santé mentale, un domaine reconnu au Burundi
La santé mentale, un domaine reconnu au Burundi
Au Burundi, l’évolution des actions menées en santé mentale fait sans doute partie des plus belles réussites de ces cinq dernières années. Partant de zéro, dans une région où les maladies mentales sont souvent assimilées à la sorcellerie, le projet IZERE lancé en 2017, en partenariat avec BADEC Caritas Ngozi, a contribué à la définition d’une politique nationale en santé mentale.
Dans un pays traversé par des périodes de crises économiques à répétition, accompagnées de violences de masse, le domaine de la santé mentale figurait en véritable inconnue pour les Burundais. "Les maladies mentales n’étaient pas comprises par la population et étaient souvent confondues avec des actes d’ensorcellement. Il a donc fallu former des agents pour sensibiliser la communauté et faire évoluer les mentalités et les comportements", explique Félix Mbanyankindagiye, assistant technique au Burundi pour Louvain Coopération.
Au total, 74 agents de santé communautaire ont été formés et équipés pour sensibiliser la communauté mais aussi orienter, guider et accompagner les malades. En parallèle, les patients stabilisés, en convalescence voire guéris, évoluent désormais dans 24 associations regroupant 855 membres. Ces structures offrent un appui technique et financier dans le démarrage de petites activités économiques. "Grâce à ces associations, on observe aussi une augmentation de la résilience et de l'estime de soi chez les anciens patients ainsi que la force d’affronter l’avenir avec plus d’espoir", commente Félix. Pour son travail, notre partenaire local BADECCaritas Ngozi a reçu le "Prix pour la prévention et le contrôle des maladies non transmissibles 2020" de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
De plus, ce projet a suscité notamment l’intérêt de l’Union européenne qui, depuis 2019, finance les interventions dans ce domaine
Inscrit dans le prochain programme quinquennal ENABEL(en attente de validation), outre la poursuite des actions, l’objectif est aussi d’étendre la zone d’action à d’autres domaines, dont les écoles.