Cambodge : microcrédit, quel avenir ?
Cambodge : microcrédit, quel avenir ?
Noémie Martin est diplômée d’un master en Sciences Politiques à finalité Relations Internationales à l’UCLouvain. Elle a réalisé un mémoire, en partenariat avec Louvain Coopération, sur le microcrédit au Cambodge et est partie 3 mois et demi sur le terrain.
LC : Peux-tu expliquer le sujet de ton mémoire ?
NM : Le but de mon mémoire était de comprendre comment le microcrédit entre dans l’économie réelle des ménages cambodgiens et donc de voir si cette offre est adaptée à la réalité des agriculteurs cambodgiens.
LC : Quels résultats as-tu obtenus ?
NM : J’ai pu constater que l’expansion des organisations de microfinance a créé une compétition et une modification des services. Ces services ne sont plus très adaptés aux petits agriculteurs et ne prennent plus en compte les spécificités de leurs activités, ce qui entraîne des problèmes de non-remboursement des prêts et la vulnérabilité des familles. La plupart des ménages avaient plusieurs prêts pour pouvoir rembourser leurs dettes. Au départ, les microcrédits devaient permettre de sortir les ménages de cette vulnérabilité et d’améliorer leur situation. Avec la modification des services, de plus en plus de ménages se tournent vers des activités non agricoles et vers la migration pour avoir des revenus réguliers.
LC : Et pour réaliser ton mémoire es-tu allée au Cambodge ?
NM : Oui. J’ai été dans la capitale au siège de l’ONG et sur le terrain. Je suis restée 3 mois et demi au total. D’abord, je suis restée un mois et demi dans la capitale pour établir le plan et faire les premiers interviews. Et puis après, je suis allée sur le terrain où j’avais une assistante interprète cambodgienne. Au total, j’ai fait 5 semaines sur le terrain. Je partais à chaque fois une semaine et puis je revenais faire le point.
LC : Comment Louvain Coopération t’a-t-elle aidée dans la réalisation de ton mémoire ?
NM : Sur place, j’étais supervisée par Amaury Peeters qui était, à ce moment-là, le directeur national Cambodge pour Louvain Coopération. Il m’a pas mal aidée et a encadré le travail. Il m’a permis de trouver une assistante de recherche cambodgienne pour m’accompagner sur le terrain. C’était vraiment une aide indispensable. Quand j’allais sur le terrain, il y avait aussi l’ONG locale, Mlup Baitong, avec qui j’étais en contact. Il y avait aussi Vincent Henin [NDLR: référent sécurité alimentaire et économique pour Louvain Coopération] qui m’a aidée avant mon départ et pour la rédaction.
LC : Que retires-tu de cette expérience ?
NM : J’ai beaucoup appris. C’était une expérience très intéressante. C’est une chance d’avoir pu faire ça ! Évidemment, j’ai vraiment appris sur la culture cambodgienne car je suis allée sur le terrain à la rencontre de la population dans les zones rurales. Vu que j’étais en contact direct avec eux, j’ai dû apprendre à communiquer avec eux et à gérer la différence de culture. Par rapport au travail, j’ai appris toute la méthode de recherche de terrain. J’avais beaucoup de responsabilités même si j’étais supervisée. J’ai appris plein de choses : comment réaliser une interview, comment réaliser une recherche, etc.
LC : Quels sont tes projets d’avenir ?
NM : Après mon mémoire, j’ai fait un stage au Parlement européen sur les thématiques agricoles. Maintenant, je suis en stage dans un lobby européen qui représente l’HoReCa et ma mission est d’appliquer toutes les résolutions qui portent sur l’alimentation durable à l’HoReCa. A l’avenir, j’aimerais travailler dans une ONG sur les domaines liés à l’environnement, à l’agriculture et à l’alimentation.
LC : As-tu une anecdote à partager ?
NM : Oui, c’était surtout des situations liées à la différence de culture. Par exemple, quand je mangeais avec une famille ou avec l’ONG locale, c’était de la nourriture que je ne connaissais pas et que j’avais du mal à manger donc ils rigolaient toujours du fait que je n’étais pas très habile.
Pour découvrir son mémoire, c'est par ici