n°3 - l'hopital de Belo un rève devenu réalité

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L’hôpital de Belo : un rêve devenu réalité

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Renforcer la collaboration entre ONG

ONG universitaires belges, actives dans les pays du Sud et en Belgique, qui se rejoignent dans leurs domaines et lieux d’intervention, mais aussi dans leur spécificité universitaire… Les points qui unissent Louvain Coopération (ONG de l’UCL), ULB Coopération (ONG de l’ULB), ADG (ONG de l’ULg-Gembloux) et la FUCID (ONG de l’UNamur) sont nombreux. Ces ONG ont en commun la réalisation d’études ou de recherches-actions, la capitalisation des acquis, l’appel à des experts académiques universitaires, la diffusion la plus judicieuse possible des savoirs, la sensibilisation des étudiants à travers l’organisation de Campus Plein Sud…

Ces collaborations existantes et points communs forment la base de l’idée d’une coopération plus large, qui correspond à la dynamique du secteur de l’aide au développement : rechercher des synergies, des apprentissages communs, des réseaux actifs. Les ONG, il faut bien l’admettre, ont souvent eu tendance à travailler de manière trop isolée. À l’ère de la mondialisation, des nouvelles technologies de l’information et de la communication et des réseaux sociaux, il n’est plus possible, ni souhaitable de travailler dans son coin… Profitons au mieux de chacune des expériences, positive ou négative, des autres !

Juin 2016 fut donc une grande première dans l’histoire de ces quatre ONG : celles-ci ont décidé de s’associer et de définir ensemble un programme quinquennal (2017-2021) qui vient d’être soumis à la DGD pour une demande de financement commune. Ce programme comprend des actions au Sud dans les domaines de la Sécurité alimentaire et économique et de la Santé, et des actions en Belgique, d’Education à la Citoyenneté Mondiale et Solidaire. Souhaitons-lui bonne chance !

Sophie Wyseur
Coordinatrice des Programmes Sud Louvain Coopération

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Aujourd’hui, au sein de l’hôpital de Belo, les services de dispensaire, de maternité, de chirurgie sont déjà fonctionnels, ainsi que la buanderie et le laboratoire. Ces différentes étapes, aussi encourageantes soient elles, ne représentent pas pour autant un aboutissement. En effet, « l’aventure Belo » est loin d’être terminée. En réalité, elle démarre à peine…

L’objectif de l’ONG est de développer davantage cet hôpital, afin qu’il puisse traiter de plus nombreux cas. « Pendant les premiers mois, nous avons fait face à d’importants manques pour la stérilisation du matériel », commente le docteur Christian de Clippele. « Mais, grâce à la générosité de nos donateurs, ce problème est aujourd’hui derrière nous. Désormais, il nous faut augmenter le nombre de lits d’hospitalisation. L’hôpital en compte actuellement 20 et leur taux d’occupation est supérieur à 200 % ! »

L’offre de soins doit également être augmentée. Un service de pédiatrie manque encore à l’hôpital alors que, dans le pays, les enfants âgés de 5 à 15 ans représentent 20 % de la population. « Au niveau chirurgical aussi, certains instruments essentiels manquent encore : un bistouri électrique, des instruments de chirurgie abdominale, du matériel de chirurgie traumatologique pour tous les accidentés de la route… Mais, plus important encore, il faut que ces soins puissent être accessibles à un public plus large. »

À Madagascar, la pauvreté extrême représente plus que des mots. Elle est une réalité quotidienne pour des milliers de personnes qui survivent avec moins de deux dollars par jour. Dans ces conditions, les frais hospitaliers représentent un luxe qu’une grande partie de la population ne peut se permettre.

Héritière d’associations fondées par des académiques de l’UCL, Louvain Coopération a toujours entretenu avec l’université des liens étroits à plusieurs niveaux. En voici un aperçu.

Chaque année, l’UCL s’engage à doubler les dons de ses membres à Louvain Coopération. Ainsi en 2015, cette action a rapporté plus de 70.000€ en faveur des projets de l’ONG.

Louvain Coopération permet chaque année à une cinquantaine d’étudiants scientifiques, architectes et ingénieurs de mettre leurs compétences au service d’un projet concret en collaboration avec des étudiants d’universités du Sud.

La particularité de Louvain Coopération est son recours à la recherche universitaire et à l’expertise des académiques belges pour proposer des solutions adaptées à des problématiques signalées par les populations du Sud : du matériel médical robuste, des parcelles agricoles de recherche sur des plantes résistantes à la sécheresse, …

En ce mois d’octobre 2016, nous célébrons l’anniversaire de l’inauguration de l’hôpital de Belo, à Madagascar. L’occasion de tirer un premier bilan de l’activité hospitalière et de revenir sur le parcours mouvementé qui a mené à cette réalisation tant souhaitée par la population locale.

Il y a un an, les équipes de Louvain Coopération ont réalisé un rêve né huit années auparavant. Celui d’offrir un hôpital aux 150.000 habitants du district de Belo-sur-Tsiribihina, situé sur la côte ouest de Madagascar. Dans ce coin reculé de l’île, certains malades devaient parfois marcher trois jours durant avant d’atteindre un centre de soins, avec les terribles conséquences que cela impliquait. Dans ces conditions, les taux de mortalité infantile et maternelle, notamment, atteignaient des sommets.

Une situation qui ne pouvait plus durer… « Nous avons été interpellés pendant plus de trois ans par la population, par des représentants des comités de santé, par le maire… De très nombreuses personnes nous expliquaient ne pas avoir accès à l’hôpital. Nous avons donc demandé une étude à l’INSPC (Institut National de Santé Publique et Communautaire) pour savoir si, oui ou non, ce projet était réellement pertinent. La réponse a été positive, sans ambiguïté », se souvient le docteur Christian de Clippele, expert santé au sein de Louvain Coopération.

À cette étape, de nombreuses barrières restaient encore à franchir. Les complications administratives sur fond de crise politique ont plusieurs fois poussé les équipes de Louvain Coopération à modifier le projet de base. Finalement, l’ONG de l’UCL s’est entourée de la communauté des Soeurs franciscaines missionnaires de Marie pour poser les premières pierres du futur hôpital.

L’identité ne se limite pas à une nationalité inscrite sur un passeport, à une couleur de peau ou encore au sexe de l’individu. Plus insaisissable, il serait difficile de la résumer en quelques mots. Au-delà de l’identité nationale, concept flou et largement instrumentalisé, les identités personnelle, culturelle et sociale, offrent bien plus de possibilités d’aller à la rencontre des autres… » (S. Merle)

Louvain Coopération, ce ne sont pas seulement des projets dans les pays du Sud.

Depuis mars 2016, Louvain Coopération s’est lancée dans une nouvelle aventure sur le campus de l’Université catholique de Louvain (UCL). En collaboration avec le Cafrikap (un kot-à-projet qui se penche sur les problèmes rencontrés sur le continent africain de manière participative et conviviale), des organisations pertinentes et le corps académique de l’UCL, Louvain Coopération a créé le festival Louv’ID. Ce dernier est un évènement qui met à l’honneur le concept de l’identité.

Pour ce faire, le festival tend à sensibiliser les étudiants et toute la communauté universitaire aux enjeux liés à l’identité et à la mixité. Il s’agit de mettre en exergue une société diversifiée dont l’avenir se situe dans l’acceptation de l’identité de l’autre, une société dans laquelle chacun est reconnu aussi pleinement que possible pour ce qu’il est, où chaque personne est un citoyen à part entière quelles que soient ses appartenances religieuse, culturelle, politique ou ethnique notamment.

En pratique, le festival se déroule sur quatre jours durant le deuxième quadrimestre académique. Des activités diverses et variées ont lieu chaque jour allant d’une sensibilisation sommaire à des activités plus informatives et engageantes.