Madagascar : de l'arachide au combustible
Madagascar : de l'arachide au combustible
Isabeau Goetz est étudiante à l’UCLouvain et participe au cours IngénieuxSud. Elle travaille sur un projet avec Aurélien Doutry, Delphine Decloux et Sophie Quiquempoix et tous sont en bioingénieur à l’UCLouvain. Leur projet porte sur la valorisation de résidus d’arachides en un combustible pour des foyers améliorés (N.D.L.R. dispositif de cuisson des aliments construit pour utiliser le bois-énergie tout comme le foyer ouvert traditionnel, mais plus économe en bois-énergie et moins polluant) à Madagascar. La date de leur départ est cependant toujours incertaine en raison des règles sanitaires.
LC : Peux-tu expliquer votre projet ?
IG : Nous travaillons avec quatre étudiants malgaches pour réaliser notre projet qui porte sur la valorisation de résidus d’arachides en combustible pour des foyers améliorés dans la région du Menabe à Belo-sur-Tsiribihina. Il s’agit d’un district où la production d’arachides est assez importante. Ce projet permet, d’une part, de diminuer la pollution faite par les déchets d’arachides. En effet, les Malgaches en consomment beaucoup et les déchets sont jetés en bordure des chemins. D’autre part, on voulait avoir une autre matière première pour éviter de continuer la déforestation et d’utiliser le bois. Ce foyer amélioré est comme un four qui permet une meilleure sécurité et qui garde beaucoup mieux la chaleur que les cuisines ouvertes malgaches. Cela réduit les émissions de fumée pendant qu’on cuisine et cela diminue les risques de blessures car c’est fermé. De plus, la quantité de matières premières à utiliser est moindre car ce four garde bien la chaleur et donc on doit utiliser moins de bois et moins de combustibles à base d’arachides. Cela permet d’offrir une meilleure qualité de vie.
LC : Pour quand est prévu votre départ ? Et quelle est la durée de votre voyage ?
IG : Normalement, nous devions partir trois ou quatre semaines en août et peut-être prolonger notre voyage. Malheureusement, les frontières sont toujours fermées à Madagascar. Donc on ne partira pas durant le mois d’août. On va continuer à travailler sur le projet à distance avec les étudiants malgaches. On aimerait envoyer l’argent, qu’on a récolté pendant l’année, aux Malgaches pour qu’ils puissent acheter les matériaux. De notre côté, on va essayer de se voir pour avancer sur le projet et faire des tests en laboratoire. Concernant notre départ, on espère partir début septembre. Si ce n’est pas possible, notre départ sera reporté à l’année prochaine.
LC : Quelles sont vos appréhensions ?
IG : Pour le moment, nous n’avons pas vraiment d’appréhension par rapport à la vie sur place. On appréhende plutôt la réalisation du projet. On a établi une liste reprenant les contraintes liées au projet notamment la récolte et le stockage des résidus, l’établissement d’un système de broyage non motorisé, le système de séchage et l’achat d’une presse.
LC : Quelles difficultés avez-vous rencontrées dans le cadre de ce projet ?
IG : La situation sanitaire a vraiment ralenti l’avancement de notre projet. On a aussi rencontré des problèmes de communication avec les étudiants malgaches même si on s’entend plutôt bien avec eux. On comprend tout à fait qu’ils n’aient pas toujours de connexion internet.
LC : Qu’avez-vous entrepris pour réaliser ce projet ?
IG : Nous avons organisé une vente de vin qui a super bien fonctionné. On a eu la chance d’obtenir la bourse ARES. D’ailleurs, cette bourse peut être reportée jusqu’en 2022 si on ne sait pas partir cette année. On a également visité des entreprises pour leur poser des questions concernant le séchage, le pressage, le fonctionnement, etc. Cela nous a bien aidé dans notre projet et cela nous a permis d’avoir d’autres avis.
LC : Qu’as-tu pensé du cours IngénieuxSud ?
IG : Dommage que les activités et notre projet aient été perturbés par la situation sanitaire car c’était vraiment un cours super enrichissant ! Au premier abord, nous étions un peu choqués d’être aussi seuls. Mais finalement, ce cours nous a vraiment aidé à grandir et à voir qu’on était capable de construire un tel projet à huit. On a quand même eu l’aide de beaucoup de personnes mais on est content d’avoir fait les démarches tout seul. Ce cours nous a vraiment ouvert l’esprit !