« L’ONG a joué un rôle clé dans mon travail de terrain »

Maria-José Ruiz.

« L’ONG a joué un rôle clé dans mon travail de terrain »

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Maria-José Ruiz est une ancienne doctorante de la Chaire d’Économie Sociale et Solidaire au Sud (CESSS) de l’UCLouvain. Elle a réalisé sa thèse sur les processus d'institutionnalisation de l’économie solidaire en Équateur et en Bolivie. Elle a beaucoup collaboré avec Louvain Coopération dans ses recherches, notamment avec notre équipe bolivienne, auprès de laquelle elle a passé plusieurs mois. Entretien

LC : De quelles façons avez-vous été soutenue par Louvain Coopération dans la réalisation de votre thèse ?

MJR : L’ONG a joué un rôle clé pour mon travail de terrain en Bolivie. Grâce à eux, j’ai été accueillie, aidée, mais aussi mise en contact avec des organisations et des mouvements d’économie solidaire, des universitaires boliviens… C’était un soutien énorme pour moi ! Et puis, il était intéressant de partager mes réflexions avec l’équipe, de recevoir un feed-back, d’en débattre. Nous avions des rôles différents et donc des visions différentes, et il était très intéressant, en tant que chercheuse, de recevoir la perspective d’acteurs de terrain.

LC : De manière générale, que peut amener une ONG comme la nôtre à une chercheuse ?

MJR : Je dirais son point de vue d’acteur de terrain. Nous, en tant que chercheurs, nous venons avec un background très théorique : on consulte la littérature, on formule des hypothèses… On a déjà des intuitions vis-à-vis du terrain mais il s’agit un peu d’une posture préfabriquée. C’est vraiment la vision de Louvain Coopération, de leur action, qui permet de faire atterrir toutes nos réflexions. Les réflexions communes avec l’équipe, qui peut porter un regard et donner un retour sur nos réflexions et analyses sont également très riches. Cette confrontation d’idées permet vraiment une co-construction.

LC : Et, inversement, que peut amener une chercheuse comme vous à une ONG de développement ?

MJR : Je pense que, en tant que chercheuse, nous pouvons apporter un rythme de réflexion plus calme. L’équipe de LC Bolivie travaille sous la logique de projets, donc avec des délais assez courts, des objectifs à atteindre et, moi, je suis venue avec un rythme de réflexion itérative (théorie - données de terrain). J’avais le temps de faire des allers et retours sur des réflexions et après de pouvoir le partager avec l’équipe. Il y a aussi une aide au niveau des outils méthodologiques. J’ai pu partager, par exemple, des pistes pour des questionnaires, des façons d’interroger les acteurs de terrain sur les projets. Et cela a aidé l’équipe car ce sont des choses auxquelles ils n’ont pas le temps de réfléchir habituellement. Je pense que nos échanges ont été très riches pour eux aussi. Je pense les avoir également aidés dans la traduction et l’interprétation des pratiques des acteurs de terrain. Par exemple en trouvant des termes plus adéquats à utiliser dans leur travail. Des appellations qui font plus de sens pour les acteurs de terrain…

Retrouvez une présentation de la thèse de Maria-José Ruiz sur notre site web : https://www.louvaincooperation.org/fr/capitalisation mot clé : Ruiz.

 

Cet article fait partie de notre dernier journal Devlop’.
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